Les entrepreneurs du soin et de l’accompagnement, colonne vertébrale des territoires
Dans un pays qui vieillit massivement, la continuité du soin et de l’accompagnement tient à ses entrepreneurs – ceux qui recrutent, forment, investissent, innovent et répondent présents, chaque jour, sur tous les territoires. Défendre le privé, ce n’est pas choisir un camp ; c’est rappeler la réalité de notre système et les conditions de sa viabilité. Avoir la capacité d’agir suppose des règles stables, une vision pluriannuelle et de la simplification, afin de sécuriser l’investissement, l’emploi et la qualité rendue. Refusons aussi le « bashing » qui décourage l’initiative alors que la demande explose. C’est l’esprit de la tribune parue hier dans Les Échos sur l’initiative du Synerpa, cosignée par le Medef, la FHP et la Fesp.
De la tribune aux actes : c’est ce cap que j’ai défendu hier, sur le terrain.
À Venelles, aux côtés de Yann Bubien (DG ARS PACA) et de Lamine Gharbi (président FHP), j’ai échangé sur la déclinaison régionale concrète des priorités nationales : vieillissement, accès, attractivité, prévention, avec un numérique utile et mesurable au service des résultats pour les personnes accompagnées et les équipes.
J’ai pu y exposer ma ligne d’action qui tient en quatre verbes – médicaliser, simplifier, recruter, professionnaliser – et se traduit par des décisions attendues : revoir la modulation de la dotation soins indexée sur le taux d’occupation, qui pénalise injustement alors que les lits ferment faute de personnel ; ouvrir réellement la diversification des EHPAD (accueil de jour, séjours temporaires) ; déployer les CRT, avec obligation de motiver tout refus de candidature ; alléger les reportings, jusqu’à supprimer l’EPRD quand il fige l’initiative ; intégrer pleinement les soins palliatifs en EHPAD. J’ai également pu rappeler un fait parlant : pour la collectivité, une journée d’EHPAD coûte environ 25 fois moins cher qu’une journée d’hospitalisation – l’efficience n’est pas un slogan, c’est un devoir.
Par ailleurs, j’ai souligné que la réussite du virage domiciliaire exige une médicalisation effective des acteurs du domicile, des parcours lisibles et un appui résolu aux SAD/SSIAD face aux blocages de contractualisation. Il est aussi essentiel d’avoir des réponses adaptées aux réalités de chaque territoire – littoraux urbains comme zones rurales (mutualisations, télécoordination, plateformes de répit).
Côté attractivité, les messages n’ont pas bougé, tout comme la motivation à les porter : un effort massif de formation (apprentissage stabilisé, VAE et passerelles), des dispositifs de fidélisation efficaces et une mobilisation coordonnée des acteurs de l’emploi et de la formation pour anticiper les 400 000 recrutements d’ici 2030.
Je suis ensuite allé à la rencontre des adhérents de la région, là où tout se vérifie. Ces échanges sont primordiaux pour moi et notre confédération. Ils permettent d’ancrer la parole dans le réel et de nourrir une ligne claire et partagée au service d’un accompagnement de qualité, accessible, et ce, sur tout le territoire.
Jean-Christophe Amarantinis
Président du Synerpa