Contrairement à l’objectif initial de maîtrise des coûts, le barème Macron s’est finalement traduit par une augmentation du montant total des indemnités versées aux salariés licenciés. C’est ce que révèle un rapport d’évaluation publié le 29 août 2025 et relayé par Liaisons sociales quotidien.
Sur la base de 374 235 décisions rendues par les cours d’appel entre 2006 et 2024, le rapport montre que les indemnités pour licenciement sans cause réelle et sérieuse ont diminué d’environ 1,5 mois de salaire, en particulier pour les salariés ayant moins de cinq ans d’ancienneté. Toutefois, cette baisse a été largement compensée par la hausse d’autres indemnités : rappels de salaire, congés payés, heures supplémentaires ou encore irrégularités de procédure.
Résultat : en moyenne, le montant total des indemnités versées (tous motifs confondus) a augmenté de 0,9 mois de salaire depuis l’instauration du barème en 2017.
Les auteurs relèvent également une progression des licenciements jugés nuls, passés de 2 % à 5 % parmi les salariés ayant une faible ancienneté. Cette tendance est interprétée comme une stratégie de contournement du barème, ces licenciements n’étant pas plafonnés et donnant lieu à des indemnisations plus élevées (environ dix mois de salaire en moyenne).
En conclusion, si le barème a permis de réduire la variabilité et d’apporter plus de prévisibilité aux indemnités accordées, ses effets de report vers d’autres demandes et vers la nullité du licenciement en ont atténué, voire inversé, l’impact économique global pour les employeurs