Dire la vérité, porter la voix du secteur
Il est des occasions où l’on ne peut pas rester silencieux. L’émission La soirée continue en était une. Ce plateau, où la critique de l’État s’est fait entendre avec force, était aussi le lieu pour affirmer une chose essentielle : le secteur privé du grand âge n’est pas ce que certains veulent caricaturer.
J’ai pris la parole pour dénoncer les amalgames. L’affaire des Fossoyeurs n’est pas notre histoire. C’est celle d’un système isolé, sanctionné, écarté. Dès les premiers jours, le Synerpa a pris ses responsabilités, écartant de son organisation les dirigeants concernés. Nous n’avons jamais fui. Nous avons agi.
J’ai également rappelé que nous avons été les premiers à réclamer les contrôles. Oui, les premiers. Parce que nous croyons à la transparence, parce que nous savons que l’immense majorité de nos établissements et de nos professionnels n’a rien à cacher. Je me réjouis de la publication prochaine des résultats – enfin.
Mais je ne me suis pas arrêté là. J’ai porté ce que nous construisons : une charte d’engagement ambitieuse, des mesures concrètes pour rendre nos métiers plus attractifs, des actions sur la formation ou encore sur la pénibilité. Et j’ai rappelé une vérité que trop de responsables préfèrent ignorer : nos financements publics ne couvrent plus nos charges. Le déséquilibre est là. Il s’aggrave. Et les établissements et services, les professionnels, les personnes accompagnées en subissent les conséquences.
Enfin, j’ai lancé un appel. Aux médias, aux décideurs, à l’opinion. Il est temps de changer de regard. De parler aussi des initiatives vertueuses, des nouvelles offres, comme « l’EHPAD hors les murs », l’accueil de jour, les séjours temporaires, autant de dispositifs qui soutiennent les aidants et redonnent du souffle à l’accompagnement à domicile.
Je suis sorti de ce plateau debout, déterminé. Ma voix, c’était la vôtre. Celle d’un secteur engagé, lucide et exigeant. Nous ne demandons ni compassion ni privilège. Nous exigeons la reconnaissance du rôle fondamental que nous jouons dans une société qui vieillit.
Je continuerai à le dire, partout, avec la même conviction : nous sommes une partie de la solution. Il est temps d’être traités comme tels.