Publié au Journal officiel le 25 avril 2025, un arrêté modifiant celui du 18 juillet 2018 marque une avancée significative dans la reconnaissance des infirmiers en pratique avancée (IPA). Ce texte, pris en application de l’article R. 4301-3 du Code de la santé publique, élargit le champ de leurs prescriptions et renforce leur autonomie.
Une harmonisation des prescriptions
Désormais, certains actes de prescription sont accessibles à tous les IPA, quel que soit leur domaine d’expertise. Parmi les principales évolutions figure la possibilité de prescrire :
- des arrêts de travail (dans des conditions définies par la législation) ;
- des solutés de perfusion ;
- des traitements courants, tels que des antalgiques, des antibiotiques (sous conditions), ou encore des antidiabétiques oraux ou injectables ;
- des examens biologiques ciblés (ex. : rapport albumine/créatinine, glycémie à jeun), venant enrichir les possibilités de suivi clinique.
Une ouverture au-delà du périmètre initial de suivi et des prescriptions possibles sans diagnostic médical initial
L’arrêté supprime la mention « pour les pathologies dont l’IPA assure le suivi », qui encadrait jusqu’à présent les prescriptions. Cette levée de restriction permet aux IPA d’intervenir de manière plus réactive et adaptée, sans devoir attendre la formalisation d’un suivi préalable.
Certains actes peuvent désormais être prescrits sans qu’un diagnostic médical préalable soit exigé, à condition que l’IPA reste dans le champ de compétence défini par son domaine d’intervention et dans le cadre d’un exercice coordonné.
Des précisions spécifiques selon les domaines d’expertise
L’arrêté distingue avec clarté les prescriptions autorisées selon le domaine d’intervention des IPA :
- en oncologie, possibilité d’initier ou d’ajuster certains traitements symptomatiques ;
- en psychiatrie, accès élargi à certains psychotropes sous surveillance ;
- en soins primaires, renforcement des capacités de prise en charge initiale ;
- en dialyse ou urgences, ajout d’actes et produits ciblés à visée diagnostique ou thérapeutique rapide.
Certaines prescriptions restent soumises à un avis médical préalable pour être renouvelées. L’intervention des IPA s’inscrit obligatoirement dans une démarche coordonnée, impliquant un lien constant avec le médecin traitant ou référent.