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PLFSS 2026 : un répit, pas une solution

Le PLFSS a été voté avant la fin de l’année. Je ne vais pas vous mentir : c’est un soulagement. Dans le contexte politique que nous connaissons, obtenir cette stabilité minimale n’était pas gagné d’avance. Je salue l’esprit de responsabilité des parlementaires qui ont permis d’éviter le chaos budgétaire à notre secteur.

Mais vous le savez aussi bien que moi : on ne se réjouit pas longtemps quand on colmate une fuite alors que la maison prend l’eau de partout.

Ce que vous vivez au quotidien, je le sais

Chaque jour, vous me faites remonter vos difficultés. Chaque jour, je mesure l’écart entre les annonces et votre réalité de terrain. Alors oui, le vote du PLFSS nous donne un cadre pour 2026. Mais à quel prix ?

La réduction des allégements de charges, c’est une charge supplémentaire qui tombe sur nos épaules. Dans nos métiers où les coûts de personnel constituent une part majeure des dépenses, ce n’est pas une simple ligne comptable : c’est une épée de Damoclès de plus au-dessus de notre équilibre financier déjà précaire. Comment voulez-vous recruter, fidéliser, former, quand chaque euro compte et que la facture s’alourdit ?

Et que dire de ces mécanismes de régulation qui nous étranglent ? La modulation de la dotation soins, la réserve prudentielle… J’entends votre colère face à ces dispositifs devenus totalement contre-productifs. Ils nous empêchent d’investir, d’anticiper, de nous projeter. C’est injuste. C’est absurde. Et je le dis haut et fort.

Je ne me contenterai pas de constater les dégâts. Au Synerpa, nous travaillons pour faire entendre notre réalité et porter des solutions concrètes. Des propositions chiffrées, réalistes, applicables dès maintenant.

Une évolution équitable et pluriannuelle de la dotation soins, pour que nous puissions enfin avoir de la visibilité.

L’élargissement du forfait soins aux métiers médico-techniques, pour enfin alléger le travail administratif des soignants.

La suppression de ces mécanismes de modulation et de réserve prudentielle qui nous pénalisent injustement et fragilisent notre capacité d’action.

L’augmentation du tarif plancher pour le domicile, à la hauteur des coûts réels supportés.

Ces mesures ne sont pas des lubies corporatistes. Elles conditionnent la qualité de l’accompagnement que nous voulons offrir. Elles garantissent l’efficience de notre filière. Et contrairement aux idées reçues, elles sont sources d’économies pour la collectivité.

Il est temps de changer de logiciel

La transition démographique est devant nous. Le nombre de personnes âgées dépendantes va exploser dans les années qui viennent. Nous le savons tous. Et pourtant, année après année, nous continuons à gérer dans l’urgence, à bricoler, à colmater.

Il est temps de passer de l’urgence à la stratégie. Les pouvoirs publics doivent sortir de la gestion au thermomètre et construire enfin une politique de long terme pour le grand âge. Nous avons les solutions. Nous sommes prêts. Il ne manque que la volonté politique. Et puisqu’elle ne vient pas, nous irons la chercher.

Fini les appels à la patience. Fini les promesses sans lendemain. Nous n’attendrons plus qu’on nous entende : nous ferons en sorte qu’on ne puisse plus nous ignorer. Ce que nous n’obtiendrons pas par la négociation, nous l’arracherons par la mobilisation.

Je serai au front. Comptez sur moi comme je compte sur vous.

Jean-Christophe Amarantinis
Président du Synerpa