Sans les entreprises, pas de solidarité
Chaque crise politique interroge notre démocratie. Mais ce qui est en jeu aujourd’hui dépasse la chute d’un gouvernement : c’est la capacité de notre nation à se projeter dans l’avenir, à rester fidèle à sa promesse de solidarité.
Dans ce climat d’instabilité et à la veille de la mobilisation contestataire du 10 septembre, il est utile de rappeler une évidence trop souvent oubliée : les Français font confiance à leurs entreprises. Le sondage Odoxa publié fin août le confirme. Dans un contexte de doutes, ces dernières apparaissent comme des repères solides, porteuses de solutions, et leur rôle est attendu dans le débat public. Elles sont d’ailleurs prêtes à prendre leurs responsabilités. « L’appel des patrons » en une de Challenges l’a ainsi résumé avec force : « Laissez-nous créer de la prospérité ».
La promesse républicaine de solidarité ne peut tenir sans elles. Ce sont les entreprises qui, chaque jour, transforment les valeurs en actes, l’idéal en réalité. Dans le champ du grand âge, nous assumons une mission essentielle : celle de faire vivre un service public confié par l’État, au bénéfice de nos concitoyens âgés et de leurs proches.
Nous ne sommes pas un rouage secondaire, mais une force centrale de la cohésion nationale. Car sans les acteurs privés, comment faire face à la transition démographique ? Comment assurer la continuité des solidarités dans un contexte budgétaire contraint ? Comment garantir à chacun le droit de vieillir comme il l’entend, si l’on ignore ceux qui, partout en France, accueillent, soignent, accompagnent ?
Je ne le rappellerai jamais assez : nos établissements et services créent des emplois ancrés dans les territoires, forment leurs équipes, innovent pour répondre aux besoins des personnes âgées, et participent pleinement à la prospérité économique locale. Surtout, ils offrent des métiers porteurs de sens, profondément humains, dont les professionnels sont fiers.
Défendre les entreprises du grand âge, ce n’est pas défendre des intérêts particuliers. C’est défendre l’idée même d’une République qui conjugue solidarité et responsabilité. La défiance persistante envers le secteur privé empêche d’avancer sur les sujets de fond et bloque toute vision politique stable. Or, nous sommes un levier d’efficience incontournable, et devons être pleinement reconnus dans l’équation économique actuelle.
À l’heure où certains choisissent la contestation, nous faisons le choix de l’engagement, du dialogue et de la construction. Car, face aux défis budgétaires et démographiques, ignorer le rôle des entreprises serait une faute politique majeure.
Laissez-nous croître, investir, innover, former et embaucher. Ce n’est pas un slogan, c’est la condition pour que la République retrouve sa force et que la solidarité nationale demeure durable, efficace et juste.
Jean-Christophe Amarantinis
Président du Synerpa