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Le chaos politique ne doit pas avoir le dernier mot

À l’heure où l’instabilité politique menace de nouveau d’emporter un gouvernement, où la dette publique inquiète autant que la défiance citoyenne, il est une urgence que nous n’avons pas le droit d’oublier : celle de l’accompagnement de nos concitoyens âgés. Dans ce chaos politique, je le dis avec force, les personnes âgées ne doivent pas être les victimes silencieuses de cette crise.

Car derrière les soubresauts institutionnels, derrière les calculs partisans et les joutes budgétaires, il y a une réalité brute : la dépendance progresse, les besoins explosent, et notre société n’est pas prête. Reporter encore les décisions, c’est condamner nos établissements, nos services à domicile, les professionnels, et surtout les personnes âgées et les familles qui comptent sur eux.

Notre filière est exsangue. Les déficits se creusent, la pénurie de personnels mine l’attractivité et les lourdeurs administratives paralysent nos marges de manœuvre. Or, le grand âge n’est pas une dépense à réduire, mais un investissement dans la cohésion sociale que nous souhaitons pour notre pays. Par ailleurs, pointer du doigt une génération plutôt qu’une autre est une impasse dangereuse et fragilise notre système social qui repose sur l’intergénérationnalité.

La santé et la solidarité sont des biens communs. Notre secteur, aux côtés du public et de l’associatif, accomplit une mission d’intérêt général. Nous ne sommes pas des adversaires idéologiques, mais des alliés stratégiques. Mettre en doute notre rôle dans le système, c’est se priver d’un levier d’efficience décisif.

Au moment où les Français souhaitent que les entreprises prennent une part plus importante dans le débat public, nous répondons présents. Nous portons des solutions concrètes. Mais nous ne pouvons pas agir seuls. Il faut que l’État joue son rôle, que les décideurs assument leurs responsabilités, que la société tout entière choisisse de placer l’accompagnement de nos aînés au cœur du pacte républicain.

Si, comme le souligne le Premier ministre, la dette publique est une urgence nationale, l’avenir du grand âge l’est tout autant.

Chers amis, le chaos politique ne doit pas avoir le dernier mot sur le sens de notre contrat social. Aujourd’hui, l’urgence est d’oser mettre l’humain au-dessus des crises, le long terme au-dessus des postures, la solidarité au-dessus des calculs.

Jean-Christophe Amarantinis
Président du Synerpa