Beaucoup de promesses et peu de moyens
Je veux aujourd’hui m’adresser à vous avec franchise. Les termes « contrat de confiance » semblent avoir été repris par le gouvernement. Mais au regard des annonces de la campagne budgétaire 2025, ce contrat, s’il existe, ressemble davantage à un marché de dupes qu’à un réel engagement.
Alors que nous avions porté une demande claire de reconduction de la dotation soins à hauteur de 3,88 %, la réponse tombe comme un couperet : 2,35 %. Une augmentation, certes. À saluer, certes. Mais un chiffre en décalage total avec les besoins croissants sur le terrain. En clair, si dans les discours les mots sont là, les actes, eux, manquent cruellement à l’appel. Dès lors, comment ne pas y voir une forme de renoncement politique, masquée derrière des formules rassurantes ?
Pire encore : le silence assourdissant sur les mesures salariales, pourtant promises dans le cadre du PLFSS, laisse planer une colère sourde et légitime parmi nos rangs. Où sont passés les engagements pris ? L’annonce d’un financement de 6 500 postes est, de toute évidence, une goutte d’eau face à un incendie. Et l’absence de financement de l’avenant 33, tout comme la non-extension des primes de sujétion au secteur privé commercial sont une nouvelle claque pour nos professionnels. L’injustice est flagrante. Elle alimente une crise d’attractivité déjà critique alors que nous avons besoin de 400 000 recrutements d’ici 2030.
Et que dire de cette mise en réserve prudentielle de 241 millions d’euros, prise sur le dos du secteur médico-social, comme si nos établissements pouvaient encore absorber des coupes budgétaires ? Cette ponction opérée sur les crédits dédiés aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap pour, en réalité, couvrir les dépassements des soins de ville et des établissements de santé est incompréhensible. Il s’agit d’une logique de solidarité à sens unique que nous ne pouvons décemment accepter.
J’en appelle aujourd’hui à une réaction immédiate de la DGCS. Car d’ici au 30 mai, date prévue de la publication définitive de la circulaire, il est encore temps de rectifier le tir.
Nous exigeons des arbitrages clairs, des financements équitables, et des mesures sociales fortes. Ce n’est pas seulement notre secteur que nous défendons, c’est une société tout entière que nous voulons adaptée au bien vieillir, dans la dignité et avec les moyens nécessaires.
Je resterai, comme toujours, pleinement engagé à vos côtés. La confiance, la vraie, celle qui se construit dans la vérité et le respect, ne se décrète pas. Elle se prouve.
Jean-Christophe Amarantinis
Président du Synerpa